Tours d’horizon possibles de l’avenir de notre mouvement face à la pandémie de COVID-19

Fin octobre 2020, tandis qu’une seconde vague de Covid-19 déferlait sur l’hémisphère nord et qu’il devenait évident que les perturbations provoquées par la pandémie n’avaient rien de temporaire, le Secrétariat PCQVP a organisé une conversation mondiale afin de mettre à l’épreuve la Vision 2025, qui est la stratégie mondiale de notre mouvement.

Les membres de PCQVP ont adopté la Vision 2025 en 2019. La stratégie globale présente une vision du monde tel que le nous voulons, et elle définit une feuille de route, une ambition et des objectifs collectifs pour les cinq prochaines années, jusqu’en 2025.

Rien ne laissait entrevoir que la pandémie de Covid-19 bousculerait nos plans alors que nous allions entamer notre première année de mise en œuvre de cette vision. Tout en adaptant rapidement nos méthodes de travail et en établissant de nouvelles manières de nous soutenir mutuellement en tant que mouvement lors du déclenchement de la pandémie, nous souhaitions également examiner si notre stratégie mondiale était toujours adéquate, étant donné ce nouveau contexte.

Afin de nous aider à répondre à cette question, nous avons réuni un groupe impressionnant de 40 participant.e.s, provenant de plus de 30 pays et d’horizons divers, notamment de la société civile, des universités, des fondations, des gouvernements et des associations industrielles actives en matière de gouvernance des ressources naturelles.

Sous l’égide de l’un.e des principaux.ales futurologues en Afrique, nous avons exploré quatre scénarios futurs distincts résultant de la pandémie. Pour chacun de ces scénarios, nous avons examiné les opportunités et les dangers, ainsi que les adaptations stratégiques devant potentiellement être pris en compte afin de renforcer la résilience du mouvement de PCQVP et de consolider son influence.

Vous pouvez télécharger une copie du rapport de la conversation, disponible ici. La conversation a donné lieu à un riche échange de perspectives. Bien qu’il est impossible de prédire l’avenir, nous avons pu identifier neuf tendances et questions essentielles que nous devons prendre en considération à mesure que nous progressons. Ces tendances relèvent globalement des trois catégories suivantes :

• Transfert de pouvoir: les détenteurs traditionnels du pouvoir, tels que les gouvernements démocratiques occidentaux, sont susceptibles de voir leur influence et leur « puissance douce » diminuer. Les pays d’Asie (en particulier la Chine), les entreprises privées, les financiers et les gouvernements autocratiques populistes vont probablement dominer le nouvel ordre mondial, au détriment des institutions multilatérales de gouvernance mondiale. Nombreux sont ceux qui doutent que la bonne gouvernance, l’État de droit, la transparence et les droits humains constitueront des priorités à l’ordre du jour des nouveaux acteurs du pouvoir.
• Transition énergétique vers une économie à faible carbone: la pandémie a contribué à l’effondrement de la demande en pétrole, et de nombreux gouvernements envisagent d’adopter un « green deal » pour reconstruire leur économie, ce qui est susceptible d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Le déclin de la production de combustibles fossiles doit être géré avec soin, car des millions d’emplois risquent de disparaître. PCQVP peut contribuer à garantir que la course aux minéraux énergétiques renouvelables ne répète pas les problèmes de gouvernance/environnementaux/sociaux de l’extraction des combustibles fossiles et que la transition énergétique est juste et équitable.
• Diminution des fonds à la disposition de la société civile: les répercussions économiques de la pandémie affectant les finances des gouvernements, comme des fondations philanthropiques, le risque de diminution des fonds investis dans le changement social est bien réel, et peut-être plus encore dans la transparence, la participation et la redevabilité des industries extractives, ce qui constitue notre ordre du jour. Nous devons réfléchir à des moyens de renforcer notre résilience financière et l’impact de notre plaidoyer par le biais de coalitions élargies pour le changement en forgeant un partenariat plus étroit avec d’autres mouvements qui ont des objectifs similaires, tels que les mouvements pour la justice climatique, la justice fiscale et les droits des femmes.

Nous aimerions connaître votre opinion et recevoir vos commentaires pour alimenter la poursuite de notre réflexion sur les implications de la pandémie sur notre travail à l’échelle mondiale.