Les minerais de transition pourraient augmenter le PIB africain d’au moins 24 milliards de dollars par an
Communiqués de presse
L’Afrique pourrait augmenter son PIB d’au moins 24 milliards de dollars par an et créer 2,3 millions d’emplois en introduisant des politiques industrielles et commerciales qui lui permettraient d’extraire davantage de valeur du commerce en plein essor des « minerais de transition », selon une nouvelle modélisation économique de Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP).
L’Afrique abrite plus de 40 % des minerais tels que le cuivre, le lithium et le nickel, utilisés dans la production de technologies d’énergie renouvelable. La République démocratique du Congo (RDC) détient à elle seule 60 % des réserves mondiales de cobalt, un minerai utilisé pour fabriquer des batteries lithium-ion. La demande de ces matériaux devrait augmenter de manière exponentielle à mesure que les pays passeront à des économies à faible émission de carbone.
Cependant, les pays africains ne réalisent actuellement qu’une petite partie de la valeur potentielle de ces minerais. La plupart sont exportés sous forme brute, dont 57 % vers la Chine, 8 % vers l’Union européenne, 8 % vers le Japon et seulement 2 % vers d’autres pays africains. Les profits les plus importants sont réalisés en dehors de l’Afrique grâce à la conception, à la fabrication, au marketing et à la vente de ces matériaux dans les technologies d’énergie renouvelable.
Le nouveau rapport de PCQVP exhorte les pays africains à collaborer pour mettre en place des politiques industrielles qui encouragent la transformation et la fabrication sur le continent. Les gouvernements devraient:
- travailler ensemble pour traiter, raffiner et fabriquer des minerais de transition énergétique sur le continent, en se spécialisant dans les parties de la chaîne de valeur où ils sont les plus compétitifs;
- finaliser le projet de zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et veiller à ce qu’il permette aux pays africains d’accéder aux minerais de transition et aux composants et technologies d’énergie propre des autres pays à des prix plus bas, afin de les aider à créer des industries nationales;
- renforcer la transparence et la responsabilité du secteur minier en adoptant des lois nationales et régionales exhaustives, et veiller à ce que les sociétés minières respectent les droits des communautés autochtones et locales.
Adam Anthony, président du Comité de pilotage Afrique de Publiez Ce Que Vous Payez, a déclaré :
« Il existe une énorme opportunité inexploitée pour les minerais de transition, non seulement pour permettre la transition vers l’énergie propre au niveau mondial, mais aussi pour créer des emplois et développer l’économie durable en Afrique. Les dirigeant·e·s africain·e·s devraient travailler ensemble pour développer une politique industrielle coordonnée qui permette d’ajouter plus de valeur dans le pays, et pour renforcer les chaînes d’approvisionnement en technologies d’énergie propre sur le continent ».
La modélisation de PCQVP montre que les plus grandes opportunités d’exportation concernent les métaux transformés, notamment le cuivre transformé (14 milliards de dollars) et les métaux du groupe du platine transformés (9 milliards de dollars), ainsi que des produits tels que le câblage en cuivre et les câbles coaxiaux (à base de cuivre) (5 milliards de dollars).
L’Union africaine et d’autres blocs régionaux pourraient jouer un rôle central dans la promotion du commerce intra-régional et de la cohésion économique. En transformant les minerais et les produits issus des énergies renouvelables dans leur pays, les nations africaines peuvent améliorer l’accès à l’énergie propre pour leurs citoyen·ne·s et augmenter les recettes d’exportation.
La moitié seulement des Africain·e·s ont accès à l’électricité, alors que le continent possède tous les minerais nécessaires pour construire sa propre infrastructure énergétique. Dr Ketakandriana Rafitoson, Directrice exécutive de PCQVP, a déclaré à ce propos:
« L’extraction, la transformation et l’utilisation des minerais de transition sur le continent pourraient jouer un rôle vital dans la réduction de la pauvreté; une étape cruciale vers une transition énergétique inclusive. Cependant, ce processus doit inclure des garanties solides en matière de droits de l’homme, d’environnement et de gouvernance. Le développement ne doit pas se faire à n’importe quel prix, surtout si c’est au détriment des communautés ».
Dr Marit Kitaw, directrice par intérim du Centre Africain de Développement Minier de l’Union Africaine, une agence de l’Union Africaine, a déclaré:
« Cette étude montre que la valeur ajoutée doit devenir la pierre angulaire de notre approche. En transformant nos matières premières au niveau local, nous pouvons créer des industries durables, stimuler la croissance économique et mener la transition mondiale vers un avenir plus vert et plus résilient. Pour faire de l’Afrique un leader de l’économie verte mondiale, nous avons besoin d’une approche coordonnée. Telle est la vision de la future Stratégie Africaine des Minerais Verts et du Centre Africain de Développement Minier. »