« Je suis un patriote » dit Akmal Rustamovich, un étudiant en relations internationales de 25 ans, dont l’organisation GIV-Accent a rejoint la coalition du PCQVP du Tadjikistan en 2013.
Fier de son pays où 60% de la population est âgée de moins de 30 ans, Akmal fait partie d’une petite équipe qui gère GIV-Accent. Basée dans la ville de Khujand, dans la partie nord du pays, cette ONG a été fondée en 2002 afin de familiariser les jeunes avec les valeurs démocratiques et les pratiques politiques par des clubs de débats, des ateliers de formation ou en formant des groupes de jeunes à agir comme observateurs lors d’élections générales, telles que celles qui se tiendront pour l’élection du nouveau Parlement, en février 2015. La sensibilisation de la jeunesse sur leur droit de vote et leurs devoirs de citoyens a été la passion d’Akmal depuis qu’il a commencé ses études et qu’il a connu des penseurs importants tels que Thomas Jefferson, auquel il fait délicieusement référence afin d’expliquer le raisonnement qui se tient derrière le travail de son organisation : « Que signifie la démocratie ? Cela signifie que les citoyens sont libres de développer leur indépendance intellectuelle. » Malheureusement, selon Akmal, en Asie centrale ce n’est pas naturel, et c’est pourquoi le travail de son organisation est crucial puisque capable d’éduquer et d’informer les citoyens. C’est également la raison pour laquelle GIV-Accent a décidé de s’affilier à la coalition du PCQVP créé au Tadjikistan en 2011. « Nous sommes un pays très riche. Nous avons de l’or, de l’argent, de l’uranium … beaucoup d’eau. Le Tadjikistan a un grand potentiel » déclare Akmal qui désire « ouvrir les yeux des jeunes sur nos ressources naturelles. »
En effet, l’information est la clé d’une relation saine entre un gouvernement et son peuple, car sans les informations, les citoyens ne sont pas en mesure de demander des comptes à leurs décisionnaires et de veiller à ce que ces derniers promulguent des politiques dans l’intérêt du pays. Dans un pays riche en ressources comme le Tadjikistan, ceci s’applique en particulier au secteur des industries extractives. Pourtant, le secret a jusqu’à présent prévalu. « La vérité doit être la priorité de la démocratie » prétend Akmal qui soutient la vision ambitieuse 20/20 du PCQVP et ses initiatives telles que l’ITIE, qui permettra à la population tadjike de savoir exactement de quelle façon l’extraction des ressources naturelles contribue au budget de l’état. En particulier, Akmal accueille favorablement la décision du Tadjikistan de prendre part à la divulgation pilote de la propriété bénéficiaire, dans laquelle l’identité des propriétaires réels des entreprises extractives opérant au Tadjikistan sera rendue publique : « Il s’agit d’un acte très stratégique, il permettra aux jeunes de faire leur propre analyse, pour dévoiler par exemple toute personne politiquement exposée qui possèderait des licences extractives au Tadjikistan. Les politiciens auront peur de ceux qui disent la vérité. » En vivant à l’ère de l’information, Akmal estime que la liberté vient de l’élargissement des connaissances grâce à l’accès à l’information : « Les hommes intelligents avancent pour la vérité et non pas pour l’argent. »