Le Comité de Pilotage Afrique de Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) recommande au gouvernement ghanéen de condamner sans équivoque, de toute urgence et avec la plus grande fermeté les récentes attaques dans les médias contre les membres de l’Alliance de la société civile, ainsi que de garantir que tous les acteurs de la société civile puissent s’exprimer librement sur les questions relatives à la bonne gouvernance du secteur des ressources naturelles du Ghana, sans crainte ni récrimination.
Le Comité de Pilotage Afrique de Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) a observé avec une grande inquiétude qu’un groupe d’acteurs d’organisations de la société civile (OSC) au Ghana a subi des attaques de la part de certains médias nationaux, pour avoir remis en cause les avantages pour le pays d’une transaction proposée entre la Ghana National Petroleum Corporation (GNPC) et Aker Energy pour deux blocs pétroliers.
Le 5 août, l’Alliance des OSC travaillant sur les industries extractives, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance, dont fait partie PCQVP Ghana, a publié une déclaration détaillant six points de la transaction proposée sur lesquels elle a exprimé des préoccupations légitimes, et a requis des informations et un examen plus approfondis.
Le 12 août, un certain nombre de journaux ont publié des articles similaires dans la presse écrite et en ligne, nommant quatre personnes de l’Alliance, avec leurs photos, et les accusant de mener un programme « anti-Ghana » pour avoir exprimé leurs préoccupations. L’article citait en détail des conversations entre les membres de l’Alliance, qui avaient fait l’objet de fuites.
En tant que membre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) depuis 2007, le gouvernement ghanéen a publiquement démontré son adhésion aux principes de transparence et de redevabilité dans la gestion des ressources naturelles du pays. Nous rappelons que le Ghana est conforme à la norme ITIE, et nous félicitons le gouvernement et la société civile du pays pour leur engagement en matière de supervision de la mise en œuvre de l’ITIE au cours des 14 dernières années. Nous notons également que la conformité à la norme ITIE inclut un engagement explicite à garantir que « les représentants de la société civile sont en mesure de s’exprimer librement sur les questions de transparence et de gouvernance des ressources naturelles » (Exigence 2.5 du Protocole ITIE Société Civile) et de le faire « sans contrainte, coercition ou représailles » (Exigence 2.1 du Protocole ITIE Société Civile).
Compte tenu de cette situation de fait, nous recommandons au gouvernement ghanéen de condamner sans équivoque, de toute urgence et avec la plus grande fermeté les attaques dans les médias contre les membres de l’alliance de la société civile qui sont signataires de la déclaration de l’Alliance, conformément à leur engagement envers les principes de l’ITIE ; et à garantir que tous les acteurs de la société civile puissent s’exprimer librement sur les questions relatives à la bonne gouvernance du secteur des ressources naturelles du Ghana, sans crainte ni récrimination.
« Il est de la responsabilité des autorités ghanéennes de protéger l’espace civique, sans quoi le Ghana ne pourrait maintenir sa conformité à l’ITIE, ce qui serait contraire au leadership témoigné par le Ghana en matière de gouvernance dans le continent », a souligné Christian Mounzeo, Président du Comité de pilotage Afrique.
Nous exprimons notre solidarité totale et entière à l’endroit de tous nos collègues de la société civile au Ghana en ce moment.
Comité de Pilotage Afrique de PCQVP
Christian Mounzeo, Président et représentant Afrique Centrale
Fatima Mimbire, Vice-Présidente et représentante Afrique Australe et de l’Est
James Koryor, représentant Afrique de l’Ouest Anglophone
Fatima Diallo, représentante Afrique de l’Ouest Francophone
Brice Mackosso, membre du Comité d’administration de l’ITIE