Le Comité de Pilotage Afrique de Publiez Ce Que Vous Payez est préoccupé par la violation continue des droits humains au Niger
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La République du Niger vient de quitter l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) en réponse à la suspension du pays prononcée par le Conseil d’Administration de l’ITIE. Pour les Autorités nigériennes, le Conseil d’Administration se serait mêlé de la politique intérieure du Niger concernant les affaires judiciaires visant des membres de la Société Civile.
Nous, le Comité de Pilotage Afrique de Publiez Ce Que Vous Payez, sommes profondément préoccupés par le manque d’engagement envers les principes de l’ITIE démontré par le Gouvernement du Niger. Membre de l’ITIE, le gouvernement du Niger avait connaissance du Protocole de la Société Civile et donc de l’exigence de garantir un environnement sain au débat démocratique sur la gestion des ressources naturelles du pays. Cependant, ces derniers temps le Gouvernement s’est illustré par une politique répressive à l’égard de la société civile dans l’approche de la validation de l’ITIE au Niger, en limitant de plus en plus les activités des ONG nationales. Récemment, nous nous sommes indignés d’apprendre que notre camarade M. Abass Abdoul Aziz TANKO, Président de l’ONG ACTICE, ainsi que ses collègues M. Abdoulaye Harouna et M. Djibo Issa, ont été arrêtés lors d’une manifestation autorisée par les autorités. Alors qu’ils ont été libérés, leur ONG a été dissoute tout simplement la semaine dernière par le Ministre de l’Intérieur.
Ces récentes arrestations et répressions contre les ONG ne sont pas des cas isolés. En effet, elles indiquent une tendance négative plus large voire généralisée dans le pays, et témoignent du manque d’engagement du Gouvernement nigérien en faveur d’une gestion transparente des ressources naturelles du pays.
C’est pourquoi, le Comité de Pilotage Afrique de Publiez Ce Que Vous Payez :
- Manifeste vivement toute sa solidarité à ses camarades ainsi qu’à la Coalition PCQVP du Niger et dénonce vigoureusement ces pratiques d’une autre époque qui n’honorent pas notre continent,
- Exige l’arrêt des intimidations envers les acteurs de la société civile nigérienne, et le respect de la liberté d’expression et d’association, conformément aux Lignes directrices, sur la liberté d’association et de réunion de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples adoptées lors de sa 60ème Session ordinaire tenue à Niamey du 8 au 22 mai 2017.
- Interpelle les Autorités Nigériennes sur les réponses qu’elles doivent au peuple par rapport à la suspension du Niger de l’ITIE et à la décision de quitter l’initiative qui s’en est suivie. De plus, nous encourageons le Gouvernement à prendre des mesures correctives tel que recommandé par l’ITIE pour un rétablissement du pays dans le cadre de l’initiative,
- Demande aux organisations étatiques africaines, tel que l’Union Africaine, la CEDEAO, et l’UEMOA, de condamner fermement les actes répressifs du gouvernement Nigérien à l’endroit des acteurs de la société civile et de faire respecter les voix des citoyens et les libertés fondamentales,
- Demande à toutes les OSC de condamner l’attitude du gouvernement nigérien et de se joindre à nous pour l’inciter à rétablir rapidement le statut des ONGs concernées.