Comité de Pilotage d’Afrique de PCQVP à l’Union africaine: Pour que la lutte contre la corruption soit gagnée, les menaces à l’espace civique doivent être condamnées

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25 Mars – 25 Juin 2018 : Les acteurs de la Société Civile du Niger sont en prison pour s’être mobilisés contre une loi fiscale injuste et favorisant la corruption

Photo Arrestation Ali Idrissa

Le 31e Sommet de l’Union africaine s’ouvre le 25 Juin 2018 à Nouakchott, Mauritanie. Le thème du sommet porte sur la lutte contre la corruption; «Gagner la lutte contre la corruption, une voie durable pour la transformation de l’Afrique ».

Publiez Ce Que Vous Payez, la coalition internationale d’organisations de la société civile œuvrant pour la bonne gouvernance du secteur des industries extractives, se réjouit de l’importance accordée à la lutte contre la corruption par les dirigeants africains à l’occasion du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine.

Selon les chiffres de l’OCDE, un cas sur cinq de corruption internationale a lieu dans le secteur des industries extractives (secteur minier, pétrolier et gazier). Le montant considérable perdu par les pays riches en ressources naturelles pourrait servir à financer les services sociaux de base tels que l’éducation ou la santé, et être réinvesti dans la mise en place de services publics performants permettant de lutter contre les inégalités. Au lieu de cela, l’Afrique perd plus de 50 milliards de dollars par an du fait des flux financiers illicites, selon le rapport de l’OCDE sur les flux financiers illicits.

La lutte contre la corruption que l’Union africaine veut prioriser ne peut être gagnée que si les citoyens peuvent s’impliquer et s’exprimer librement et pleinement sur ces sujets. L’Union africaine doit pour cela prendre une position ferme sur les attaques de plus en plus fortes et fréquentes contre la participation citoyenne, élément clé pour favoriser la transparence et la redevabilité, et rendre cet agenda une réalité au plus vite.

En effet, ce 25 Juin 2018, marque trois mois que 26 membres de la société civile nigérienne auront passé en prison pour avoir protesté contre la Loi de Finances adoptée en Novembre 2017 par le Parlement nigérien pour établir le budget de l’Etat en 2018. Depuis Novembre 2017, les citoyens et la société civile au Niger n’ont cessé de se mobiliser pour exprimer leur désarroi face à une loi qu’ils jugent défavorable car elle risque d’instituer une série d’avantages fiscaux pour les élites et de faciliter la corruption.

Nos collègues de la société civile au Niger, parmi lesquels plusieurs leaders d’organisations tels que M. Moussa Tchangari (Alternative espace citoyen) ; M. Ali Idrissa (Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire, ROTAB); Nouhou Arzika (Mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable) et l’avocat défenseur des droits humains, M. Abdramane Lirwana, ainsi que leurs militants, ont été inculpés d’«organisation et participation à une manifestation interdite », de « complicité de violences », d’«agression » et de « destruction de biens » et emprisonnés dans différentes prisons du pays. Cinq autres militants ont aussi été arrêtés le 15 avril et inculpés pour les mêmes charges. Nous considérons que ces accusations sont injustes et non-fondées.

Le Sommet de l’Union africaine est une occasion pour nous de réitérer nos profondes inquiétudes quant à la détérioration de l’espace civique et la menace qui pèse sur les droits humains en général dans de nombreux pays en Afrique, le Niger comptant parmi les cas les plus récents, et la liberté d’association et de réunion en particulier.

Ainsi, afin de montrer leur volonté politique et engagement pour la lutte contre la corruption engagée par l’Union africaine dont l’une des aspirations clairement exprimée pour l’Agenda 2063 est ‘‘une Afrique où règnent la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l’homme, la justice et l’état de droit’’, nous demandons aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de prendre des engagements concrets pour garantir le respect des droits humains et la liberté d’expression et d’association, ainsi que d’appeler leur homologue nigérien à libérer les acteurs de la société civile immédiatement et sans conditions.

Comité de Pilotage Afrique de Publiez Ce Que Vous Payez

  • Afrique Centrale: Dupleix Kuenzob Pedeme, PCQVP Cameroun
  • Afrique de l’Est et du Sud: Mutuso Dhliwayo, PCQVP Zimbabwe
  • Afrique occidentale anglophone: Erisa Danladi, PCQVP Nigéria
  • Afrique occidentale francophone: Tiémoko Souleymane Sangare, PCQVP Mali
  • Membre du Conseil International de l’ITIE: Moses Kulaba
  • Membre du Conseil International de l’ITIE: Brice Mackosso
  • Membre du Conseil International de l’ITIE: Faith Nwadishi

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Contact Presse Afrique de l’Ouest:

M. Demba SEYDI, Coordonnateur Régional – Afrique de l’Ouest Francophone

Mobile: (+221) 77 344 59 59

Telephone: (+221) 70 866 02 44

Skype: demba.seydi

Email: [email protected]

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