Le Comité de Pilotage d’Afrique de PCQVP condamne fermement l’arrestation de membres de PCQVP au Niger

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Le Comité de Pilotage d’Afrique (CPA) de Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) condamne fermement l’arrestation de M. Ali Idrissa, coordinateur de PCQVP Niger, membre du Conseil d’administration de PCQVP et coordinateur de l’organisation nigérienne de la société civile ROTAB le 25 mars 2018, ainsi que de ses collègues M. Moussa Tchangari, Secrétaire général de l’ONG nigerienne Alternative Espace Citoyens, et M. Idrissa Mama, membre de la Confédération nigérienne des travailleurs, un syndicat associé à ROTAB Niger, ainsi qu’une dizaine de membres de la Société Civile. M. Ali Idrissa et ses collègues ont été placés sous mandat de dépôt ce mardi matin et transférés dans différentes prisons du pays. M. Ali Idrissa est déporté à la maison d’arrêt de Filingué à 180 km de Niamey.

Leurs arrestations sont intervenues en lien avec une manifestation non-autorisée pour protester contre la loi de finance adoptée en novembre 2017 par le Parlement nigérien pour établir le budget de l’Etat en 2018. La veille, les autorités nigériennes avaient interdit la marche pacifique, empiétant ainsi clairement sur le droit des citoyens à exercer leur droit de réunion pacifique. Jusque là, les autorités avaient refusé d’accéder aux demandes de la société civile qu’elles ont tenté de reléguer au rôle d’opposants politiques, y compris M. Ali Idrissa. En dépit de ce manque de dialogue, les citoyens et la société civile au Niger n’ont cessé de se mobiliser pour exprimer leur désarroi face à une loi qu’ils jugent néfaste car elle risque d’instituer une série d’avantages fiscaux injustifiés pour les élites et de faciliter la corruption. La chaîne de télévision indépendante Labari qui diffusait régulièrement des commentaires critiques de la politique du gouvernement a également été fermée par les autorités le jour des arrestations.

M. Ali Idrissa et ses collègues ont longtemps fait campagne sur les questions de transparence dans le secteur minier. Il a récemment mené une campagne pour que les citoyens du Niger bénéficient pleinement de l’exploitation de l’uranium du pays, le Niger étant le quatrième producteur d’uranium mais aussi un des pays les plus pauvres au monde. Les activistes actuellement détenus se sont ainsi engagés à défendre le principe de transparence qui gouverne le secteur des ressources naturelles et qui est ancré dans la constitution nigerienne de 2010.

« Depuis plusieurs années, le Niger est engagé dans une spirale descendante en raison de ses atteintes répétées aux droits fondamentaux qui se sont accélérées depuis que le pays a quitté l’ITIE en 2017. Alors que l’arrestation d’acteurs indépendants continue, nous tenons à exprimer notre forte inquiétude face à la nette détérioration de l’espace civique dans lequel travaille la société civile au Niger », a déclaré Souleymane Tiemoko Sangaré, Président du Comité de Pilotage Afrique de PCQVP.

Nous appelons le gouvernement du Niger à libérer immédiatement, sans conditions, M. Ali Idrissa, M. Moussa Tchangari, M. Idrissa Mama et toutes les personnes détenues dans le cadre de cette manifestation, à lever la suspension de la chaîne Labari et à respecter la liberté d’expression et d’association de la société civile du Niger.


Contacts médias:
Demba Seydi, [email protected], +221 77 344 59 59

Asmara Klein, [email protected], +45 21 22 81 35

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