PCQVP a fait campagne depuis sa création pour les divulgations obligatoires de revenus aux côtés de l’ITIE volontaire. Grâce au succès collectif de la campagne de PCQVP, nous avons maintenant des règlements dans l’Union Européenne, la Norvège et le Canada, ainsi que des lois en cours dans un certain nombre de pays, qui obligent les entreprises inscrite à la bourse à publier leurs paiements aux gouvernements pour chaque pays et pour chaque projet. Tirant parti de ces récents succès, le Réseau Omidyar soutient PCQVP dans un projet pour utiliser les grandes quantités de données obtenues par les divulgations obligatoires d’une façon significative.
Les divulgations obligatoires sont importantes car les entreprises des pays d’origine profitent grandement de l’industrie extractive mondiale, mais souvent les informations sur ces bénéfices et la façon dont ils bénéficient le pays d’accueil est difficile d’accès ou il y a un manque d’informations importantes. Les entreprises et les gouvernements ont une responsabilité à réduire les possibilités de corruption ou de mauvaise gestion. En rendant les paiements publics – par exemple, combien d’impôt de la royauté qu’ils ont payé pour un projet minier – les compagnies extractives peuvent réduire les risques de mauvaise gestion des fonds. Avec des informations de budget public et accessible, les revenus et les dépenses des industries extractives sont plus tangibles pour les citoyens, qui peuvent utiliser ces informations pour tenir leurs gouvernements responsables. Sans cette information, les citoyens ne peuvent pas participer aux processus de prise de décisions qui les affectent directement.
Comme nous l’avons vu de nombreuses fois, les communautés directement touchées par les activités d’extraction ont dans la plupart des cas pas vu l’un des avantages de ce, malgré les bénéfices globaux générés. Dans le cas d’une politique de partage des recettes, les communautés ne savent pas toujours si le montant que leur gouvernement local a reçu est le bon pourcentage des revenus totaux. Et dans les cas où les recettes parviennent aux coffres du gouvernement local, elles sont souvent utilisées pour des dépenses courantes plutôt que pour améliorer les niveaux de vie des citoyens. Dans la plupart des cas, les citoyens des pays riches en ressources naturelles n’ont pas toujours accès à des services sanitaires et à d’autres services publics (voir notre rapport Fractures humaines et le cas au Niger).
« Si nous ne savons pas – et ne pouvons pas savoir – ce que les sociétés paient à nos gouvernements, comment pouvons-nous demander des comptes à nos gouvernements ? » – Cielo Magno, les Philippines
Les données ouvertes sont la solution pour changer cette situation. En augmentant la transparence, en rendant l’information accessible et en réduisant les possibilités d’une mauvaise gestion, il y a plus de possibilités pour les gouvernements des pays riches en ressources de se sentir réellement obligés d’investir dans le développement durable et à long-terme de leur propre pays. Mais les données ouvertes en elles-mêmes ne suffisent pas à stimuler la bonne gouvernance, la transparence et la reddition de comptes. Les citoyens et les organisations de la société civile (OSC) ont besoin de savoir comment utiliser les données de façon significative et utile.
L’année prochaine pays après pays dans l’Union Européenne vont commencer à libérer les données de pays et des projets d’extraction ce qui mènera à une avalanche d’information. Cette information est utile, c’est l’information que nous demandons depuis des années. Mais c’est aussi beaucoup de données et ces informations sont souvent complexes. Pour que les citoyens et les OSC puissent vraiment profiter de la vague de données qui est sur le point de nous frapper, nous avons besoin de savoir où chercher quoi dans ces vastes quantités de données. Nous devons devenir des experts de données.
À cette fin, nous lançons un programme d’un an d’extracteurs données pour nos coalitions dans les pays d’origine et d’accueil des entreprises extractives qui sont soumis à des divulgations obligatoires. Les coalitions impliquées vont travailler sur les données afin de les utiliser de façon significative, dès la semaine prochaine lors de notre premier atelier à Jakarta, en Indonésie.
Au cours d’une année, les extracteurs de données PCQVP du Niger, France, États-Unis, Royaume-Uni, la Mongolie, la Zambie, le Zimbabwe, le Mozambique et l’Indonésie vont travailler ensemble pour utiliser les données à travers l’apprentissage par les pairs, le jumelage, du mentorat, des ateliers, des cas études et un projet local de plaidoyer qui profitera aux coalitions nationales de PCQVP. Gardez donc un œil sur cet espace où nous allons continuer à mettre en avant les extracteurs de données et l’extraction!